La dernière fois que je me rappelle qu'elle avait ouvert les yeux, c'était un mouvement faible de paupières, mi-conscient, déclenché par une certaine douleur physique.
C'était un jour avant que ma mère ne décède du cancer. Nous avions décidé de la garder à la maison et de prendre soin d'elle. Mais la douleur lui devenait insupportable et nous devions prendre la dure décision de commencer à l'injecter avec de la morphine. C'était là aussi que nous réalisions que nous ne la reverrions plus consciente.
Nous étions à la maison, ma soeur Dima, mon copain Marc, ma tante Sonia et moi. Toutes les trois heures il fallait injecter ma mère avec de la morphine. Toutes les trois heures nous devions aussi changer sa position couchée pour qu'elle ne développe pas de plais de lit. Sa bouche était ouverte, respirant l'air difficilement. Ses yeux étaient fermés, et son visage, devenu squelettique, portait toujours sa beauté maternelle. Elle avait perdu tellement le poids.
Lorsque nous avions changé sa position ce samedi soir, je tenais ses pieds et c'est là que j'ai vu ses yeux s'ouvrir pour la dernière fois. Elle avait senti d'une façon ou d'une autre ce mouvement et a eu un bref et faible moment de conscience.
Ceci s'est produit il y a 8 mois, et il m'est difficile de ne pas couler de larmes en écrivant ceci.
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